Zone Industrielle, Reghaia et Rouiba.

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Deux zones industrielles, celles de Rouiba et de Réghaïa regroupant 130 usines déversent au quotidien 20 000 m3 de déchets dans l’oued qui alimente le fameux lac classé de Réghaïa. Certes, en amont de ce plan d’eau, une station d’épuration est en service depuis 1997 et traite en moyenne 15 000 m3 d’eau par jour, mais les seuls procédés en cours consistent en un traitement de dégrillage, désensablage et de déshuilage. On déclare que 60% de la matière organique et 40% de matières en suspension sont traités. Ce procédé de traitement mécanique, avant rejet, est nettement insuffisant pour pouvoir disposer d’une eau propre. En cas de panne, cette station procède même à des déversements directs sans aucun traitement.

La teneur en métaux lourds du fond du plan d’eau reste très élevée. Ainsi, malgré ce traitement primaire, les eaux du lac ne subissent globalement pas d’amélioration de leur qualité. Ceci montre d’une part que l’effet des rejets non encore raccordés à la station est très important et que d’autre part les opérations de traitements actuelles sont nettement insuffisantes pour l’obtention d’une eau répondant aux normes de rejet dans le lac. C’est le problème majeur du site.

Il est vrai que la station n’est pas conçue pour recevoir les déchets à l’état brut. Les industriels sont censés au préalable leur assurer au moins un pré-traitement et les dégrossir. Cette opération fait cependant défaut, même que la loi dissuasive du pollueur payeur n’est pas du tout appliquée. La mise en service d’un module biologique (physico-chimique) de traitement avant rejet qu’à ordonné le président de la République lors de son passage, il y a quelques années est, croit-on savoir, fin prêt et n’attendant que l’inauguration du président. M. Taleb, ancien directeur du Centre cynégétique fera remarquer avec amertume : « C’est vrai que tout le monde s’accorde à dire que le lac de Réghaïa est un joyau, un patrimoine important à préserver, mais dans les faits presque personne ne bouge le petit doigt pour joindre la parole à l’acte, bien au contraire.» Et pourtant les scientifiques ont avancé des propositions dès 1970. En témoigne ce rapport d’experts intitulé « Étude de la pollution du marais.»

Rachid Safou

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